Pourquoi vos actionnaires ne sont pas les ennemis de votre raison d’être.

La Maison de la Mutualité a accueilli le 16 avril dernier le 2e congrès de la Communauté des Entreprises à Mission. Au programme, de nombreux témoignages d’entreprises ayant sauté le pas, d’économistes, de chercheurs ou encore de personnalités politiques qui se sont évertués à nous expliquer que le temps est désormais venu de faire passer la planète et les gens avant l’argent. Mais tous ces appels à s’affranchir de la logique actionnariale ne font-ils pas, de par leur naïveté, plus de mal que de bien ?

C’est l’histoire d’un Frenchie, d’un dinosaure et d’une entreprise en perte de vitesse…

Avant d’enseigner à Harvard et d’écrire un bestseller sur l’art de manager, Hubert Joly s’est fait connaître en redressant Best Buy, le géant américain des produits de consommation électronique. Un fait d’armes qu’il n’aurait jamais réussi sans l’aide de conseillers avisés : c’est en lui expliquant leur métier et en lui racontant ce que cela donnait lorsqu’ils avaient l’opportunité de se montrer sous leur meilleur jour que des dizaines de milliers de salariés lui ont montré la voie.

Entre raison d’être et profits, une relation compliquée et pas toujours fusionnelle.

Tandis que les « missions à impact » fleurissent un peu partout, chacun se félicite de voir tant d’entreprises faire leur mue et affirmer leur attachement au bien commun. Ce n’est rien moins que l’avènement d’un nouveau monde qui nous est promis où profits juteux et causes inspirantes progresseraient de concert, presque main dans la main. On y croit ?

Quand KPMG obtient 42 000 témoignages pour nourrir sa raison d’être

Ayant pris conscience que sa cote d’amour auprès de ses salariés n’était pas au plus haut, le géant du conseil a décidé de redonner du sens au travail de ses équipes en allant chercher dans son histoire les moments-clés où l’entreprise avait eu le plus d’impact sur la société.

Et si on leur disait pourquoi ils se lèvent le matin ?

Tout collaborateur a besoin de sentir qu’il fait partie de quelque chose de plus grand que lui. Qu’il contribue à une cause ou à une idée qui transcende le chèque à la fin du mois ou le prestige associé traditionnellement à telle ou telle fonction. C’est à vous de les aider à prendre de la hauteur pour mieux voir l’impact de leur travail sur la vie des autres.

Les raisons d’être se suivent mais ne se valent pas

Depuis la promulgation de la loi Pacte, la notion d’entreprise à mission occupe une place croissante dans les réflexions portant sur le management, le marketing ou la stratégie d’entreprise. Mais plus les années passent et plus la confusion semble régner autour de cette question de la raison d’être. Engagements RSE, listes de valeurs déconnectées et phrases creuses défilent sous nos yeux sans fournir le début d’une explication sur la motivation fondamentale des entreprises qui croient nous avoir convaincus de leur envie de faire le bien autour d’elles.

Donnez-leur une raison de vous préférer

La préférence de marque, la vraie, celle qui résiste aux passages à vide et aux coups de boutoirs de la concurrence, suppose que vous incarniez une vision inspirante et sincère qui soit capable de résonner chez vos clients.